Vers plus d’éco-responsabilité, les marques s’engagent. Un pas de plus pour l’humanité:
16 09 2011Salut à toi, chère modetrotteuse qui visite mon blog. Je voudrai cette fois revenir sur plusieurs faits marquants de cet été concernant l’éco-responsabilité des grandes marques textiles tout au long de leurs chaînes de production. Voici une chronologie exhaustive et synthétisée des mois d’été, et il y a eu du mouvement!
- Greenpeace a lancé mi-juillet 2011 le défi Detox: Greenpeace Chine dévoilait cette campagne soutenue à travers le monde, visant à appeler (et aussi à dénoncer) de grands groupes textiles internationnaux qui travaillent avec des fournisseurs chinois en polluant les eaux et en y rejetant des produits chimiques toxiques et dangereux pour les êtres humains- et vivants- (Notament Nike et Adidas et leurs fournisseurs le Youngor Textile Complex sur les rives du Yangtze et la Well Dyeing Factory Limited sur la rivière des perles). Le but étant de les inciter à user de leur influence majeure sur leur supply-chain afin d’endosser un rôle de leader.
Car si les écologistes invitent les gouvernements de Chine et d’autres pays producteurs à revoir à la hausse leurs critères environnementaux, l’association a également choisi ces unités de production car elles sont sous-traitantes de nombreuses marques internationales. C’est donc plus facile de se faire entendre par le biais de leur renommée.
L’association militante a alors publié le rapport Dirty Laundry (« Linge sale »), synthétisant une année d’enquête sur la pollution des eaux chinoises. Greenpeace avait alors acheté dans 18 pays des échantillons de vêtements de marques, fabriqués notamment en Chine, au Vietnam, en Malaisie et aux Philippines. Puis a soumis ces textiles à des analyses. Ce qui montrait comment les fournisseurs de grands groupes textiles empoisonnaient l’eau de certains fleuves chinois avec leurs rejets chimiques. Des produits toxiques dans les vêtements de 14 grandes marques (AFP) et des traces de substances chimiques toxiques susceptibles de porter atteinte aux organes de reproduction des êtres vivants ont été détectées. Parmi les marques mises en cause par l’ONG de défense de l’environnement figurent Adidas, Uniqlo, Calvin Klein, Li Ning, H&M, Abercrombie & Fitch, Lacoste, Converse et Ralph Lauren.
Plutôt que de les incriminer, l’association choisit de les associer à sa démarche. Les invitant à prouver que leurs campagnes sur le développement durable ne sont pas du greenwashing, les écologistes incitent les grandes marques à mettre la pression sur leurs sous-traitants pour supprimer totalement de leur production les composants chimiques les plus nocifs. Greenpeace pousse ainsi Adidas, Nike et tous les autres acteurs à devenir les champions d’un monde « post-toxique« .
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21 juil. 2011 : A la suite d’une pétition signée par 1200 activistes et soutenue par la campagne du CCC (Clean Clothes Campaign, alliance d’ONG et de syndicats luttant pour l’amélioration des conditions de travail dans l’industrie textile), Versace déclare s’engager à ne pas utiliser le sablage pour user les jeans. Une technique consistant à projeter du sable à très haute pression et qui peut provoquer des affections pulmonaires mortelles pour les salariés. Versace rejoint ainsi Gucci, C&A, H&M. En ésperant que les efforts et les actions réunies permettent dans un avenir proche que la liste s’agrandisse.
A noter que H&M se place en tête du récent classement des utilisateurs du coton organique selon le Global sustainable Textiles market Report. L’objectif du groupe étant de n’utiliser plus que du coton responsable dans ses collections d’ici à 2020. H&M a intégré le Better Cotton Initiative (soutient 68000 fermiers dans leur conversion à l’éco-responsabilité) en 2004, accompagné de Gap et Adidas pour ne citer qu’eux.
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26 juillet 2011: Cette nuit-là, la bonne nouvelle est venue de Puma. Seulement deux semaines après le lancement de la campagne DETOX, la 3ème marque d’équipement sportif au monde a publié sur son site internet une prise de position forte dans laquelle elle s’engage à lutter contre l’utilisation et les rejets de produits toxiques dans sa chaîne de fabrication.
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17 août 2011: Enquête au Brésil sur le groupe espagnol Zara accusé de travail forcé. Début mai à Americana (à 130 km de Sao Paulo), 52 Boliviens ont été trouvés dans un atelier de couture. Ils travaillaient au noir 14h/jour et logeaint à l’étage dans des conditions insalubres proche de l’esclavage. Des conditions de travail indécentes pour une entrprise telle que Inditex, premier vendeur de fringues au monde grâce à la marque Zara. Deux autres ateliers pour Zara ont été découverts à Sao Paulo. Inditex exigea alors que « le fournisseur responsable de la sous-traitance non autorisée régularise la situation immédiatement ». Et le ministère du Travail indique avoir déjà infligé 52 amendes à Zara pour diverses irrégularités. On est en droit de se demander où commence l’influence du ministère si au bout de 10 amendes déjà les abus ne cessent…
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17 août 2011: Après la publication quelques semaines auparavant par Greenpeace d’un rapport, « Slaughtering the Amazon » (le massacre de l’Amazonie, ndlr.), sur la déforestation qui ravage le « poumon de la planète, et du rapport Dirty Laundry, Nike aurait finalement contacté l’ONG afin d’adopter une nouvelle politique de sourcing du cuir. Le but étant de lutter contre la déforestation amazonienne.
Nike vient de s’engager à ne plus utiliser de cuir n’étant pas certifié comme issu de zones non-déforestées. « Nike a créé un précédent à suivre pour Timberland, Adidas, Reebok et Clarks« , a commenté l’éco-militant de Greenpeace Lindsey Allen. « L’industrie brésilienne du bétail, qui fournit du cuir pour chaussures, est responsable d’environ 80% de la déforestation en Amazonie. En fait, l’industrie brésilienne du bétail est la principale source de déforestation dans le monde. Et la déforestation provoque à son tour un cinquième de toutes les émissions de gaz à effet de serre dans le monde, plus que toutes les voitures, camions, trains, avions et navires du monde combinés ».
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22 août 2011: Le groupe de distribution américain Gap publie son cinquième rapport en matière de préoccupation sociale et environnementale et se donne de nouveaux engagements:
- 24 août 2011 : La société de conseil Interbrand publie la première édition du Best Global Green Brands résultant du classement des 50 marques les plus écologiquement responsables. Pour réaliser ce classement, Interbrand a conduit une évaluation de la perception de chaque marque par les consommateurs de 10 marchés mondiaux majeurs (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Brésil, Espagne et Inde). Et Ô surprise, la marque globale la plus écologiquement responsable est… une marque de voiture: Toyota, qui a développé la fameuse voiture hybride, la Prius. La première marque du secteur mode-beauté dans le classement est L’Oréal, classée 15ème et la première marque d’habillement citée est Nike, à la 17ème place. Tandis que la deuxième, Adidas, est 23ème. Interbrand fait remarquer que les marques qui tiennent la tête du classement sont celles évidemment qui ont su mettre l’environnement au cœur de leurs priorités managériales mais qui aussi « ont su rendre compréhensible cette démarche auprès de l’ensemble des publics ».
- 25 août 2011 : Evanouissements en masse dans une usine textile au Cambodge. Environ 300 employés de l’usine de la M&V International Manufacturing Ltd qui fournit notamment des produits pour la marque H&M (AFP) ont perdu connaissance pour des raisons inconnues en plein travail et ont dû être hospitalisés. Les causes du phénomène restaient inconnues et les victimes semblaient récupérer leurs moyens sans problème.
De tels évanouissements de masse se produisent de temps en temps au Cambodge, habituellement attribués à la mauvaise ventilation des usines et à l’exposition des ouvriers à des produits dangereux. Chea Mony, patron du Syndicat Free Trade, a indiqué à l’AFP que plusieurs ouvriers de l’usine, qui emploie 4.600 personnes, s’étaient plaints d’une « odeur bizarre » avant de s’évanouir. Le groupe M&V indique sur son site internet disposer d’usines en Chine et au Cambodge, et compter parmi ses clients les marques Topshop, Benetton et Next.
L’industrie textile emploie 300.000 cambodgiens, essentiellement des femmes, et a été secouée l’an passé par un important mouvement social portant sur les conditions de travail dans l’ensemble de la filière.
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Fin Août 2011, dans un nouveau rapport (Dirty Laudry 2) Greenpeace publie les résultats d’analyses effectuées en laboratoire sur 78 articles de 15 marques différentes achetés dans des points de vente officiels, implantés dans 18 pays. Résultat: 52 articles fabriqués dans 12 pays présentent des résidus d’éthoxylates de nonylphénol (NPE) en quantités supérieures à la limite autorisée. Une fois les vêtements lavés, les NPE se dissolvent dans l’eau et se transforment en nonylphénol, un produit toxique qui peut, à terme, s’accumuler dans les sédiments des rivières et se retrouver dans la chaîne alimentaire. Les NPE sont des produits chimiques fréquemment utilisés comme détergents dans de nombreux processus industriels et dans la production de textiles naturels et synthétiques. Déversés dans les égouts, ils se décomposent en nonylphénol (NP), un sous-produit très toxique et un perturbateur hormonal. « Ce n’est pas seulement un problème pour les pays en développement où sont fabriqués les textiles » « Etant donné les quantités résiduelles de NPE relâchées quand les vêtements sont lavés, ils s’insinuent dans des pays où leur usage est interdit ». Selon l’ONG WWF, de telles substances, capables d’imiter les hormones oestrogènes naturelles, sont impliquées dans la « féminisation » constatée chez de nombreux poissons mâles en Europe ainsi que dans les perturbations du développement sexuel de certains mammifères.
Une réduction de 20% de ses gaz à effet de serre aux Etats-Unis d’ici 2015, en comparaison à 2008. Cet engagement suit déjà une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre de 2003 à 2008.
Que la fabrication de la totalité de ses jeans passe par un système de protection de l’eau, notamment par le traitement des eaux usées.
Un système de stockage et d’emballage plus efficace permettant d’économiser chaque année 57 000 tonnes de cartons et près de 57 millions de mètres de bandes de plastique.
La réduction de la consommation d’électricité via de nouvelles ampoules afin de réduire de 40% la consommation d’éléctricité dans les centres de distribution.
Gap dit s’intéresser aussi à ses employés et à ceux de ses fabricants: Un code de bonne conduite est généralisé dans toutes les entreprises travaillant pour le groupe. Notamment dans plus de 1200 usines travaillant pour le distributeur, qui emploient plus d’un million de personnes.
Gap a aussi aidé plus de 5000 femmes dans des pays comme le Cambodge, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Sri Lanka et le Vietnam via le programme PACE « Avancement personnel et valorisation des carrières ».
Depuis que Greenpeace a exposé sur la place publique le « linge sale » des marques de vêtements, la « grande lessive » a commencée dans l’industrie du textile : d’autres marques, quoiqu’un peu à la traîne, semblent s’engager elles aussi. G-Star Raw, Uniqlo et la marque chinoise Li Ning montrent ainsi des signes de bonne volonté. Dans les prochaines semaines, Greenpeace continuera de faire pression sur ces groupes pour qu’ils renforcent leurs engagements et aillent encore plus loin dans leur démarche.
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31 août 2011, Défi Detox : Adidas et Lacoste entrent enfin dans la compétition ! Après Nike et Puma, c’est au tour d’Adidas et de Lacoste de relever le défi lancé par Greenpeace et de s’engager dans la voie d’un monde plus respectueux de l’environnement. Les deux marques ont annoncé leur intention d’adopter une politique « zéro rejet », reconnaissant qu’effectivement en matière de produits toxiques et dangereux, aucun niveau ne saurait être inoffensif pour l’être humain ou pour l’environnement. Adidas a ainsi annoncé la mise en place d’initiatives ciblées, parmi lesquelles un programme visant l’abandon total des éthoxylates de nonylphénol (NPE), et le développement d’une collaboration avec tous ses fournisseurs à chaque étape de la production. La marque aux trois bandes a également accepté de garantir une transparence totale sur les substances chimiques rejetées par ses sous-traitants « pour toutes les usines » et « pour chaque année ». De son côté, Lacoste entend elle aussi éradiquer totalement de ses chaînes de production l’utilisation des NPE et mettre en place un plan d’élimination progressive des rejets de substances toxiques. La marque française compte également participer à toutes les démarches de la filière textile au profit de la santé et de l’environnement.
Voilà, tout ça tout ça. S’annonce encore de nombreuses mesures dans les semaines à venir. C’est bon signe tout ça!
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